Les échauffourées de la gare du Nord révèlent sans doute le climat de violence latente qui existe dans notre pays. Elles sont plus encore révélatrices de la fracture qui existe aujourd’hui entre la police et l’opinion. Comment expliquer, en effet, que la foule présente dans le hall de la gare du Nord ait si vite pris le parti d’un homme arrêté  en flagrant délit de fraude par un contrôleurs et interpellé par la police après avoir tenté de frapper l’agent de la SNCF ? Comment expliquer que la rumeur ait si vite transformé ce resquilleur trentenaire en jeune garçon de treize ans auquel les représentant de l’ordre auraient cassé un bras ? Comment expliquer cette fureur collective soudaine contre les forces de police ?

Comment l’expliquer sinon par une formidable exaspération des citoyens à l’encontre des forces de l’ordre.
Au problème de la violence s’ajoute en effet désormais une terrible fracture entre la population et une police censée la défendre et la protéger contre toutes les formes de désordre.  
Nicolas Sarkozy voit dans cette flambée de violence la confirmation de son discours et de sa politique sécuritaires. Plus le désordre se manifeste, plus s’impose la nécéssité de l’homme d’ordre qu’il incarne pour protéger et défendre les honnêtes gens ! Le candidat de l’UMP pourrait en tirer les dividendes le 22 avril.

Ses adversaires considèrent que  cette flambée de violence atteste le double échec de l’ancien ministre de l’Intérieur : son incapacité à enrayer une violence qui n’a cessé de croître au fil des années, la fracture que sa politique a creusé entre la population et notamment les plus jeunes et des forces de police de plus en plus impopulaires. Il n’est pas sûr que Nicolas Sarkozy en pâtisse le 22 avril. Il est certain que le prochain président de la République aura grand peine à réconcilier policiers et citoyens.

LE BLOG POLITIQUE Pierre-Luc Séguillon / jeudi 29 mars 2007